by giamchua » 13 Nov 2009
Ginkgo biloba
Noms communs : Ginkgo, arbre aux 40 écus.
Nom botanique : Ginkgo biloba, famille des ginkgoacées.
Noms anglais : Ginkgo, Maidenhair Tree.
Noms chinois : Bai Guo Ye, Ginkyo, Yin-Kuo, Yinhsing.
Noms vietnamien: Bạch Quả
Partie utilisée: feuilles.
Habitat et origine: le Ginkgo biloba est la plus ancienne des espèces arboricoles dont les spécimens sont encore identiques à leurs ancêtres. Il peuplait déjà la planète il y a 300 millions d'années. Grâce à quelques individus qu'on a retrouvés dans d'anciens temples chinois, on a pu le réimplanter un peu partout dans le monde, surtout comme arbre ornemental. D'une exceptionnelle résistance aux stress environnementaux, il peut vivre jusqu'à 1 000 ans et atteindre de 40 à 50 mètres de hauteur. Il semble bien résister à la pollution et s'adapter facilement aux milieux urbains.
Indications
Réduire les symptômes et ralentir la progression de la démence sénile et de la maladie d'Alzheimer (stade précoce); réduire les symptômes de la claudication intermittente (effet modeste).
Améliorer les fonctions cognitives des personnes en bonne santé; prévenir le mal des montagnes.
Traiter les acouphènes et la dysfonction sexuelle.
Soulager les symptômes liés à une démence vasculaire ou dégénérative; traiter les troubles de la circulation périphérique (claudication intermittente, maladie de Raynaud); traiter les vertiges, acouphènes et maux de tête d'origine vasculaire.
Posologie du ginkgo biloba
Les extraits de feuilles de ginkgo biloba qu'on trouve sur le marché ne sont pas tous d’égale qualité . On recommande les extraits normalisés à partir de l'EGb 761 ou du Li 1370, c’est-à-dire des extraits utilisés dans la majorité des essais cliniques rapportés dans cette fiche. Ils sont normalisés à 24 % ou 25 % de glucoflavonoïdes et à 6 % de terpéno-lactones (soit un extrait à 50:1 en moyenne, c'est-à-dire que 1 g d'extrait équivaut à 50 g de feuilles séchées).
Maladie d'Alzheimer et autres syndromes de démence vasculaire ou dégénérative, claudication intermittente
Extrait normalisé. Prendre de 120 mg à 240 mg par jour, en deux ou trois doses.
Remarques
Entreprendre le traitement en prenant 60 mg par jour et augmenter progressivement au besoin, afin d'éviter d'éventuels maux de tête causés par l'effet vasodilatateur des extraits de ginkgo.
Étant donné que les effets du ginkgo peuvent mettre un certain temps à se manifester pleinement, le traitement dure généralement de deux à trois mois et même plus. Il n'est pas rare que l'effet optimal ne soit atteint qu'au bout de six mois.
Historique du ginkgo biloba
Presque disparue de la surface de la Terre lors des grandes glaciations, l'espèce survécut en Asie et fut réimplantée en Europe à partir de 1730. En 1946, les premières verdures à égayer Hiroshima provenaient de la repousse d'un ginkgo biloba, carbonisé lors du bombardement atomique de l’année précédente. L'extrême résistance du ginkgo aux stress environnementaux est sans doute l'une des principales caractéristiques de cette espèce, seule survivante de la très vieille famille botanique des ginkgoacées.
Traditionnellement, les Chinois utilisaient le noyau du fruit du ginkgo (Yin Kuo, qui signifie « abricot d'argent ») à la fois comme aliment et comme médicament, notamment pour traiter l'asthme et certains troubles respiratoires (bronchite). Ces usages médicinaux sont mentionnés dans le traité Chen Noung Pen T'sao qui date de 2 600 ans avant notre ère. Les femmes, responsables de la cueillette, mettaient des gants pour ramasser les fruits qui tombaient au sol à l’automne, car la chair du fruit, toxique et nauséabonde, peut causer des allergies cutanées.
Ce n'est qu'au cours des années 1950 que des chercheurs allemands entreprirent des recherches sur le potentiel médicinal d'un extrait tiré des feuilles plutôt que des noyaux. En Europe, on considère généralement que l’extrait normalisé de ginkgo est au moins aussi efficace que les médicaments classiques pour retarder la progression de la maladie d’Alzheimer ainsi que pour atténuer d'autres troubles liés au déclin des fonctions cognitives.
En Allemagne l’extrait EGb 761 fait partie des médicaments sur ordonnance les plus prescrits. Il est notamment utilisé pour traiter l’insuffisance cérébrale, une affection qui inclut les symptômes suivants : troubles de la mémoire et de la concentration, confusion, dépression, anxiété, étourdissements, acouphènes et maux de tête.
L’arbre est maintenant cultivé un peu partout dans le monde afin de répondre aux besoins de l’industrie des extraits médicinaux de cette plante. De grandes plantations commerciales de ginkgo sont situées dans l’ouest de la France, en Caroline du Sud (États-Unis), au Japon, en Corée et en Chine.
Recherches sur le ginkgo biloba
La majorité des études concluant à l’efficacité du ginkgo biloba a été menée avec deux extraits normalisés : le EGb 761 (le plus souvent utilisé) et le Li 1370, qui contiennent respectivement 24 % et 25 % de glucoflavonoïdes (ou flavoglycosides) et 6 % de terpéno-lactones.
Plusieurs extraits sur le marché sont de pâles copies de ceux utilisés au cours des études : ils sont généralement normalisés en glucoflavonoïdes, mais pas en terpéno-lactones. De plus, selon diverses analyses en laboratoire, plusieurs des extraits de ginkgo normalisés qu’on retrouve sur les tablettes ne résistent pas à certains tests approfondis qui révèlent de nombreux cas d’adultération.
Par ailleurs, les capsules ou comprimés contenant uniquement des feuilles séchées, les teintures et les extraits non normalisés de ginkgo ne peuvent fournir de dosages thérapeutiques équivalents aux extraits 50:1 (1 g d’extrait = 50 g de feuilles).
Les extraits normalisés de ginkgo biloba ont fait l’objet de très nombreuses études, européennes pour la plupart. Cette fiche rapporte les principales applications cliniques de cette plante.
Mode d’action. Bien qu'on sache que l'extrait de feuilles de ginkgo améliore la circulation sanguine grâce à un effet régulateur sur la dilatation et la contraction des vaisseaux sanguins, on ne connaît pas le mécanisme précis par lequel il agit. On attribue généralement cet effet à un ensemble complexe de substances actives (quercétine, bilobalides, ginkgolides, par exemple) qui réduisent la viscosité du sang et peuvent protéger les cellules nerveuses grâce à leurs effets antioxydants.
Démence sénile, maladie d’Alzheimer (stade précoce).
Des synthèses et méta-analyses publiées au début des années 2000 faisaient état de données encourageantes au sujet d’une efficacité modeste du ginkgo biloba pour ralentir la progression de la maladie d’Alzheimer et en atténuer les symptômes1-4. Les auteurs d’une méta-analyse publiée en janvier 2009 sont cependant plus critiques : après avoir scruté 36 essais cliniques5, ils ont conclu que les données sur l’efficacité des extraits normalisés de ginkgo ne sont pas convaincantes, tant sur le plan de la prévention que de la progression de la démence sénile et de la maladie d’Alzheimer. Bien que de nombreux essais aient donné des résultats positifs, la plupart sont de faible qualité méthodologique, selon les auteurs, et les essais les plus récents et les mieux contrôlés ont donné des résultats contradictoires5.
Essais récents
Traitement (ralentissement de la progression). Un essai à double insu mené en Allemagne auprès de 400 sujets atteints de démence à un stade précoce a été publié en 2007 (non inclus dans la méta-analyse ci-dessus). Les sujets ayant pris 240 mg d’un extrait de ginkgo durant 22 semaines ont été nettement plus performants à une série de tests cognitifs que ceux ayant pris un placebo. Ils ont aussi bénéficié d’une réduction de plusieurs des symptômes accompagnant cette maladie : indifférence, apathie, anxiété, dépression, insomnie6.
Prévention.Une étude publiée en 2008 (GEM Study, non incluse dans la méta-analyse mentionnée ci-dessus) a été menée aux États-Unis et a porté sur 3 069 sujets âgés de 75 ans et plus (79 ans, en moyenne) suivis durant 6 ans à 7 ans. Le ginkgo n’a pas été plus efficace qu’un placebo pour prévenir la démence et la maladie d’Alzheimer (voir notre nouvelle L'efficacité du ginkgo mise en doute pour en savoir plus sur cet essai)7. Bien que cette étude ait donné des résultats négatifs, elle n’est pas suffisante pour invalider les résultats concluants des essais précédents. Une étude d’envergure et de durée similaires est en cours en Europe (GuidAge Study) auprès de sujets âgés de 70 ans et plus : les résultats finaux sont attendus en 20108.
L’extrait normalisé de feuilles de ginkgo est reconnu par la Commission E et par l’Organisation mondiale de la Santé comme traitement adjuvant des symptômes des démences d'origine vasculaire ou dégénérative, incluant les pertes de mémoire, les troubles de l'attention et la dépression.
Claudication intermittente. Selon une méta-analyse publiée en 2000 et incluant huit essais cliniques, les extraits normalisés de ginkgo permettent aux patients atteints de cette affection de marcher un peu plus longtemps avant de ressentir de la douleur aux jambes9. Les effets sont modestes, mais les traitements classiques de cette affection ont certaines limites. La pentoxifylline, par exemple, a également des effets modestes, mais contrairement au ginkgo, elle peut causer des effets indésirables graves comme de l'arythmie cardiaque ou des saignements.
Il semble qu'un dosage de 240 mg par jour soit plus efficace que le dosage habituel de 120 mg à 160 mg10. Une synthèse publiée en 2005 a scruté les approches complémentaires utilisées pour traiter la claudication intermittente : les extraits normalisés de ginkgo sont le seul traitement alternatif bien documenté, selon les auteurs11. Cependant, deux essais plus récents (62 et 22 sujets) n’ont pas été concluants12,13.
L’extrait normalisé de feuilles de ginkgo est reconnu par la Commission E et l’Organisation mondiale de la Santé comme traitement adjuvant des troubles liés à la résistance artérielle périphérique, dont la claudication intermittente fait partie.
Mémoire et cognition après 50 ans. Plusieurs études indiquent que l'extrait normalisé de ginkgo peut améliorer, ne serait-ce que légèrement, la mémoire et les facultés cognitives des personnes âgées dont le cerveau est sain (total de 564 sujets)14-20. Toutefois, d’autres essais n’ont pas été concluants21-23. Les dosages ont varié de 80 mg à 240 mg par jour.
Les études ayant porté sur les performances cognitives de femmes en ménopause ont donné des résultats non concluants ou, au mieux, modestes24-26.
Mémoire et cognition avant 50 ans. Les auteurs d’une synthèse ont scruté les résultats de 15 essais à double insu avec placebo ayant testé l’effet du ginkgo sur les facultés cognitives de volontaires de moins de 50 ans. Ils ont conclu que les preuves n’étaient pas convaincantes27.
Mal des montagnes. Deux études préliminaires portant sur la prévention de ce malaise avaient donné des résultats prometteurs quant à l’effet d’un extrait normalisé de ginkgo30,31. Parmi les cinq essais menés par la suite entre 2004 et 2009, trois ont été non concluants32-34 et deux ont donné des résultats positifs34,35. Un chercheur ayant effectué deux essais similaires avec deux suppléments différents a obtenu des résultats divergents. Il souligne que cela peut s’expliquer par la composition différente des deux extraits de ginkgo utilisés. En effet, selon l’analyse effectuée, l’un d’entre eux ne contenait pas les flavonoïdes spécifiques du ginkgo34 (voir la section Sur les tablettes pour en savoir plus sur les problèmes de composition des suppléments de ginkgo).
Acouphènes. Selon deux méta-analyses publiées en 2004 et une synthèse publiée en 2005, l’ensemble de la preuve pointe vers l’absence d’efficacité du ginkgo pour traiter cette affection. Les auteurs de ces publications soulignent que plusieurs des essais positifs sont de faible qualité méthodologique36-38.
L’extrait normalisé de feuilles de ginkgo est reconnu par la Commission E et l’Organisation mondiale de la Santé pour soulager les acouphènes d’origine vasculaire (une minorité des cas d’acouphènes).
Dysfonction sexuelle. Des chercheurs ont vérifié si le ginkgo pouvait être utile en cas de dysfonction sexuelle causée par la prise d’antidépresseurs. Les résultats positifs d’une première étude sans placebo (1998)39 n’ont pas été confirmés par deux essais à double insu avec placebo subséquents40,41. Le ginkgo n’a pas non plus été efficace pour traiter la dysfonction sexuelle féminine42.
Maladie de Raynaud. L’extrait normalisé de feuilles de ginkgo est reconnu par l’Organisation mondiale de la Santé pour le traitement des troubles liés à la résistance artérielle périphérique, dont la maladie de Raynaud fait partie. Des données préliminaires indiquent que l’extrait de ginkgo biloba peut réduire les symptômes de cette maladie43,44.
Divers. Des extraits normalisés de ginkgo ont donné des résultats positifs en cas de surdité soudaine45,46, de syndrome prémenstruel47, de vitiligo49, d’anxiété50 et de schizophrénie (traitement adjuvant)51. Il semble également que la prise d’extraits de gingko puisse réduire la toxicité de certains médicaments, comme la doxorubicine (cancer)52 et l'iode radioactif (hyperthyroïdie)53
Précautions
Contre-indications
Comme le ginkgo fluidifie le sang, les hémophiles, les femmes enceintes et les personnes qui s'apprêtent à subir une intervention chirurgicale devraient éviter d'en prendre.
Certaines sources mettent en garde les femmes enceintes contre la supposée présence de colchicine, une substance très toxique, dans les extraits de ginkgo. Une analyse attentive de l'étude dans laquelle on annonçait en avoir trouvé dans des comprimés de ginkgo révèle qu'il s'agissait manifestement d'une erreur de la part des chercheurs54.
Effets indésirables
Très rarement, troubles gastro-intestinaux légers; plus rarement encore, maux de tête, étourdissements, allergies cutanées.
Interactions
Avec des plantes ou des suppléments
L’action anticoagulante du ginkgo pourrait théoriquement s'ajouter à celle d'autres plantes ayant les mêmes effets : ail, ginseng, saule, trèfle rouge, etc.
Avec des médicaments
Quelques cas de saignements spontanés chez des personnes malades consommant du gingko ont été signalés. Plusieurs sources mentionnent que les extraits de ginkgo peuvent interagir avec les anticoagulants (warfarine, Coumadin®, aspirine) et augmenter les risques de saignements. La prudence est donc de mise chez les personnes souffrant d’un problème de coagulation. Cependant, des études cliniques ont conclu que les extraits normalisés de ginkgo, aux dosages habituellement recommandés, n’augmentent pas les effets anticoagulants de la warfarine ni de l’aspirine, et n’ont pas d’effet antiplaquettaire chez les sujets en bonne santé55-61.
L’extrait de ginkgo peut réduire l’effet de l’omeprazole (traitement des ulcères gastriques et duodénaux)62.
Des données sur les animaux indiquent que l’extrait de ginkgo peut diminuer l'effet du valproate et de la carbamazépine (anticonvulsivants).
Des données sur les animaux indiquent que l’extrait de ginkgo peut augmenter l'effet du sédatif trazodone (antidépresseur).
Sur les tablettes
Le laboratoire américain indépendant ConsumerLab a testé des suppléments de ginkgo biloba à au moins cinq reprises depuis 1999. Chacun de ces tests a révélé que bon nombre de produits se disant « normalisés » ne contenaient pas tous les ingrédients actifs dans les proportions requises, soit 22 % de glucoflavonoïdes et 5 % de terpéno-lactones.
Par exemple, en 2005, l’analyse de 13 extraits avait révélé que 7 d’entre eux ne fournissaient que de 30 % à 70 % des composants requis (bilobalides et kaempférol, notamment), et qu’en outre, 3 d’entre eux étaient contaminés au plomb.
En 2008, sur huit suppléments testés, quatre ont été disqualifiés pour cause de composition inadéquate. De plus, l’un d’entre eux était contaminé au plomb : sa teneur excédait la norme fixée par l’État de la Californie, soit 0,5 microgramme par dose quotidienne. Un cinquième produit n’était pas conforme aux normes d’étiquetage en vigueur au Canada et aux États-Unis, car son étiquette ne précisait pas quelle partie de la plante il contenait63.
Les tests de ConsumerLab, ainsi que ceux effectués en 2006 sur 17 suppléments par le laboratoire Eurofins64, révèlent que de la rutine est ajoutée à la matière première qui sert à la fabrication des suppléments de ginkgo. Cet ajout frauduleux permet d’augmenter à moindre prix la teneur en flavonoïdes du produit final et de déjouer les tests de qualité. Cependant, un test plus approfondi permet de détecter cette adultération65,66.
Des tests effectués en 2008 en Australie sur 20 suppléments ont également révélé que 6 d’entre eux avaient été adultérés67.
Note. Les capsules ou comprimés contenant uniquement des feuilles séchées, les teintures et les extraits non normalisés ne peuvent fournir de dosages thérapeutiques équivalant aux extraits utilisés au cours des essais cliniques.
Extrait Passeport santé
Tuế hữu tứ thời xuân tại thủ
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